SMB a recruté 10 horlogers exclusifs pour les montres Lip

Atelier Lip entreprise SMB Horlogerie Besançon Assemblage des montres Lip

L’entreprise horlogère avait relancé la fabrication des montres Lip à Besançon en 2015. Cinq ans plus tard, hors parenthèse chômage technique, la marque emblématique fait travailler 30 personnes au total.

Atelier Lip entreprise SMB Horlogerie Besançon Assemblage des montres Lip

Avec la crise du coronavirus, le fabricant de montres Lip se retrouve en chômage technique. « Nous n’avons plus aucune commande et nous avons dû stopper net« , explique Philippe Bérard, dirigeant fondateur de SMB.

Cinq ans après avoir rapatrié les montres Lip à Besançon (Doubs), son groupe commençait enfin à créer des emplois horlogers dédiés à cette marque incarnant les luttes sociales des années 1970. L’entreprise sous-traitait jusque-là l’assemblage aux Etablissements Mouche, une société horlogère du bassin d’emploi bisontin. Mieux, l’horloger positionné à l’origine sur des produits d’entrée de gamme (les marques Certus, Go, Ruckfield, entres autres) avait investi un demi-million d’euros dans un atelier spécifique en 2019.

Face au succès des montres Lip, SMB rachète la marque

Avant le confinement, dix nouveaux venus occupaient les deux parties de cet espace largement vitré et à l’atmosphère rigoureusement contrôlée. Avec d’un côté, la partie contrôle qualité et étanchéité, où des montres sont en lanternage – 24 heures sur le dos, 24 heures sur la face – pour vérifier leur étagement. Et de l’autre, travaillant sur des établis en bois de hêtre « Swiss made », des horlogers fraîchement et spécifiquement formés par l’Afpa pour occuper ces postes, avec une partie de financements régionaux.

Ventes à 85% dans l’Hexagone

« Pôle emploi avait défini un profil et sélectionné les candidats via la méthode de recrutement par simulation pour une formation sur les outils Bergeon, de conception suisse, que nous avions prévu pour l’atelier« , explique Philippe Bérard. « Sur les dix recrutements, trois ont de vrais profils d’horlogers, les autres viennent des microtechniques mais nous leur apprenons le métier, car nous avons besoin de gens précis sur la durée« , ajoute-t-il.

Après avoir eu un contrat d’exploitation sous licence, SMB avait racheté fin 2018 la marque Lip à MGH, la société du Gers qui la détenait depuis les années 1980. L’an dernier, Lip a contribué à hauteur de 5% dans les 27 millions d’euros de chiffre d’affaires de SMB, pour des ventes réalisées à 85% dans l’Hexagone, là où l’on connaît son histoire.

Avec les équipes de vente, administratives et les expéditions, « au total ce sont 30 personnes qui travaillent uniquement sur Lip aujourd’hui », assure le dirigeant, qui espère une reprise de l’activité avant l’été.

Auteur : Monique Clemens

Publié le : 21/04/2020


Lip investit dans un atelier d’assemblage de ses montres

Atelier Lip entreprise SMB Horlogerie Besançon contrôle des montres

SMB a définitivement acquis la licence de la marque. Et étend son savoir-faire, avec dix embauches à la clé. L’entreprise familiale va ainsi maîtriser pleinement la fabrication. Un vrai pari pour Philippe et Pierre-Alain Bérard, qui ont su rendre ses lettres de noblesse à Lip.

Atelier Lip entreprise SMB Horlogerie Besançon contrôle des montres

C’est un fabuleux retour aux sources. Lip renoue viscéralement avec l’histoire. Avec son histoire. Ses racines. Cinq ans après avoir rapatrié du Gers, la licence de cette marque qui a construit la généalogie horlogère et sociale de Besançon, Philippe et Pierre-Alain Bérard ont concrétisé l’option d’achat dont il détenait l’exclusivité. « Ce n’est pas un simple coup commercial. Pour mon père, pour moi, pour l’entreprise et ses salariés, c’est vraiment quelque chose qui nous tenait aux tripes ».

Pierre-Alain Bérard, le « chef de la marque » de la maison SMB/Lip, espérait un tel dénouement, qui libère un projet d’ampleur que ces deux amoureux absolus de Lip gardaient patiemment sous le coude. « On ne souhaitait pas intégrer des savoir-faire tant que l’on n’était pas définitivement propriétaire de la marque. C’est le cas aujourd’hui. C’était donc le moment de finaliser la création d’un atelier de fabrication. » Contigu à celui du Service Après Vente, au premier étage du magnifique établissement situé au coeur de la zone de Châtillon-le-duc.

Cette activité d’assemblage que SMB/Lip jusqu’alors sous-traitait fait désormais partie intégrante de la structure. Une internalisation, un « vrai pari sur l’avenir » qui pèse quelque 500 K€ mais offre de meilleure garantie sur la qualité et la maîtrise des produits. « J’aimerais que, d’ici l’année prochaine, trois quarts des pièces de la gamme Lip et Patrouille de France soient assemblées ici ».

Dix salariés embauchés !

Cadran et aiguilles sont dorénavant mariés à Châtillon-le-Duc. Tout comme la réalisation de l’emboîtage et, pour l’intégralité des montres, des contrôles d’étanchéité, de marche et visuel. Un local de plus de 100m² a été spécialement aménagé et doté de performants postes de travail dédiés à la dizaine de salariés embauchée pour accompagner cette diversification de l’activité. SMB/Lip a également investit plusieurs dizaines de milliers d’euros dans un outil pointu capable de couper et ébavurer avec une précision extrême les tiges pour les coller et visser ensuite aux couronnes.

L’ambitieuse entreprise du Grand Besançon (150 salariés), qui réalise 27 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont cinq sous la marque Lip, peut donc aujourd’hui légitimement revendiquer le statut de « termineurs ». En d’autres termes, de fabricant de montre. Une encourageante et prometteuse revanche sur l’histoire…

Auteur : Eric Barbier

Publié le : 17/12/2019


Face au succès des montres Lip, SMB rachète la marque

Lip Dauphine vue au poignet d'Emmanuel Macron

L’horloger, qui a relancé la fabrication des montres Lip à Besançon, en 2015, a fait savoir au propriétaire de la marque exploitée sous licence qu’il souhaitait la racheter. Les ventes continuent de s’envoler.

Lip Dauphine vue au poignet d'Emmanuel Macron

Le contrat d’exploitation sous licence de la marque Lip, avec option d’achat, courait de 2014 à 2019 et était renouvelable une fois. Mais les ventes s’envolent et Philippe Bérard, le fondateur de SMB, entreprise horlogère qui emploie 125 personnes dans le Grand Besançon (Doubs), vient de faire savoir à MGH, société propriétaire de la marque basée dans le Gers, qu’il souhaitait faire jouer l’option d’achat. Rien n’est encore signé mais c’est une question de semaines, assure le président de SMB. « En 2015, je ne savais pas si la marque était sortie de la mémoire collective et je craignais qu’elle intéresse seulement quelques nostalgiques. Mais ce n’est pas le cas et il s’avère que nous avons fait ce qu’il fallait.« 

Par « ce qu’il fallait« , le dirigeant entend de grosses campagnes de publicité visant les jeunes urbains et autres « Lipsters », et qui semble avoir trouvé sa cible. Mais la montre Lip qui fait le buzz, depuis qu’Emmanuel Macron l’arbore au poignet, c’est la Dauphine, une collection plus entrée de gamme de Fred Lip. Le modèle que le président de la République a porté tout l’été faisait partie d’une sélection de Brigitte Macron pour la boutique de l’Elysée, et Emmanuel Macron l’aurait trouvé « excellente », le produit ferait un tabac dans la boutique où elle est vendue en exclusivité. SMB les envoie par séries de 300 et en a livré trois fois dans la même semaine fin novembre. La jolie cote de Lip a aussi valu à SMB de remporter le marché des montres des troupes du GIGN dont le cahier des charges demandait robustesse et technicité.

Cinq personnes recrutées

Le chiffre d’affaires de la marque est passé de 3,5 millions d’euros en 2017 à 5 millions estimés pour 2018, sur un total de 30 millions d’euros pour SMB, qui commercialise d’autres marques. L’exploitation de Lip étant sous licence, l’entreprise n’avait pas créé d’atelier spécifique mais choisi de faire travailler ses équipes ainsi qu’un sous-traitant local pour l’assemblage des montres labellisées made in France. Boîtiers et cadrans sont importés de Chine, faute de fournisseurs en France, mais le reste des composants est français, assure Philippe Bérard. « À Partir du moment où on ramenait Lip à Besançon, cette fabrication française, c’était presque obligatoire. » Cette fois, avec le rachat, SMB est en train de s’organiser pour pouvoir suivre la demande, plus forte que jamais à la veille de Noël. L’atelier horloger sera agrandi et des embauches sont prévues. En cette fin d’année 2018, cinq personnes viennent d’être recrutées.

Auteur : Monique Clemens

Publié le : 04/12/2018


La montre Lip d’Emmanuel Macron, la bonne affaire de la boutique de l’Élysée

Montre Lip Dauphine tricolore bleu blanc rouge
Montre Lip Dauphine tricolore bleu blanc rouge

Après Cartier, Merci, March Lab, place à Lip. La nouvelle montre présidentielle est la moins chère de toutes celles portées jusque-là par le président.

Il y a les mugs faussement en porcelaine de Limoges qui font scandale, les tee-shirts à 50 euros, les bracelets « Égalité » en or à 250 euros… Finalement, l’objet le plus intéressant de la boutique de souvenirs de l’Élysée tout juste ouverte, mais dont on ne connaît pas l’identité de l’heureux gestionnaire, c’est la montre Lip portée par le président Macron depuis peu.

Étonnamment, plus le temps passe, et moins la montre que l’on peut repérer au poignet de l’actuel locataire de l’Élysée est coûteuse… En un an de pouvoir, il en est déjà à sa troisième. Et ce, sans compter la Cartier qu’il portait du temps où il n’était encore que conseiller ou ministre, et qu’on ne reverra sans doute pas à son poignet tant qu’il sera à l’Élysée, storytelling présidentiel vestimentaire oblige… (Lire notre article Pas de Cartier pour Emmanuel Macron).

Le renouveau de Lip

Impossible de rater la nouvelle montre au poignet du président de la République, avec son bracelet Nato tricolore qui répond à ses boutons de manchette en cocarde. Emmanuel Macron l’arbore depuis fin août, lors de la conférence des ambassadeurs. Plus le temps passe, et moins la montre portée par le président de la République coûte cher. Une bonne nouvelle pour ceux qui voudraient porter la même. Il a cette fois opté pour une montre signée Lip. La mythique marque horlogère française, tuée par une grève entrée dans l’histoire politique et syndicale française comme par les mauvaises décisions gestionnaires est repartie ces dernières années dans la bonne direction. La nouvelle maison Lip, reprise par les passionnés de la société bisontine SMB, a rapatrié dans l’Hexagone l’assemblage de ses montres. SMB a également signé un contrat d’exclusivité de dix ans avec NovoParts pour développer des mouvements et des composants pour les montres Lip.

Emmanuel et Brigitte Macron

Pour l’instant, et son prix (169 euros) le souligne, cette montre à quartz Lip Présidence de la République est plus assemblée en France, à Besançon, que made in France au sens global du terme. Mais, peu à peu, Lip va dans la bonne direction. Cette édition spéciale de la montre Dauphine créée en 1957 est disponible en exclusivité au sein de la boutique de l’Élysée ainsi que sur son site. Toutefois, attention, petite astuce : elle n’est pas vraiment disponible. Seulement en précommande, elle sera expédiée au plus tard le 31 octobre prochain. Vendre avant de produire, excellente idée pour bien gérer des stocks !

Dommage toutefois qu’Emmanuel Macron ne se soit pas intéressé plut tôt aux montre Lip : Après tout en 2013, pour les 40 ans de la grève des ouvriers, avait été éditée une série limitée tricolore signée… Commune de Paris. Trop révolutionnaire, peut-être ?

Montre Lip Dauphine tricolore Élysée
Montre Lip Dauphine tricolore bleu blanc rouge

Auteur : Judikael Hirel

Publié le : 15/09/2018


Besançon : SMB crée une collection haute voltige pour la Patrouille de France

Atelier montres Patrouille de France

L’horloger comtois SMB vient de créer une première série de montres spécialement destinée à la fameuse Patrouille de France. Un tic-tac qui ne craint pas les loopings et une ligne plutôt séduisante. En vente depuis hier soir sur Internet.

Atelier montres Patrouille de France

La « patate », c’est le mot-clef, en l’occurrence. Rien à voir avec la forme olympique qui doit être celle des pilotes des 8 Alpha Jet de la « PAF » (la « Patrouille acrobatique de France », selon son appellation exhaustive). Oui, leur santé, leur sang-froid, leurs réflexes doivent être irréprochables durant leurs démonstrations de haut vol, truffées d’acrobaties à couper le souffle.

Mais pour le coup, rien à voir. « Patate », c’est le logo historique de la patrouille, ainsi dénommé car il ressemble (un peu) à une « Belle de Fontenay », enfin, à une pomme de terre, quoi.

Représenter cette patate sur une montre, si on veut la dédier à cette mythique brigade du ciel : indispensable. Voilà donc cette forme ovale jaune, avec à sa base la flamme tricolore, et, dessinée sur elle, l’effigie de 9 avions (les 8, plus celui de secours).

C’est la très aéronautique maison suisse Breitling qui, la première (dès 1985), « habilla » un cadran aux couleurs de la PAF. Elle le fait toujours (avec son modèle « Colt »), mais l’armée de l’air (française) a souhaité qu’une gamme de montres soit dédiée uniquement à la Patrouille. Donc, que celle-ci devienne aussi une marque horlogère. À des prix presque aussi populaires que les meetings aériens où elle intervient (la Colt coûte tout plus de 2 000€).

« Les gens de Breitling ont été d’une grande courtoisie. Ce que la PAF leur demandait n’était pas dans leur ADN, alors ils lui ont conseillé de s’adresser à nous », narre Philippe Bérard, le patron de SMB à Châtillon-le-Duc, près de Besançon. Et le repreneur (en 2014) de la tant aimée marque Lip. Mais c’est bien au nom de la SMB, et non de Lip, qu’a été conçue cette collection.

La Patrouille de France compte 250 000 fans sur les réseaux sociaux

La première série vient de sortir, avec 8 modèles en vente, depuis 22h ce mardi soir (de 129 à 245€), sur un site Internet spécifique. Tous équipés de mouvements à quartz (du Japonais Myota, qui équipera aussi les mouvements mécaniques automatiques de la seconde série, dans quelques mois).

Tous les autres composants sont également importés d’Asie. Mais la conception et l’assemblage sont faits chez SMB (120 salariés). De même que le design, l’affaire du patron. Et il s’y entend, car elles ont belle allure, ses montres.

Astucieuse, par exemple, la « trotteuse » qui court autour du cadran avec la forme, très fine, d’un Alpha qui se prépare à faire des boucles dans le ciel. « Sur l’ensemble des réseaux sociaux, la Patrouille compte 250 000 fans », ajoute M. Bérard. Même avec 10 fois moins d’acheteurs, l’envol s’annonce prometteur.

Les montres Patrouille de France sont en vente sur un site dédié : www.montrepatrouilledefrance.fr

Auteur : Joël Mamet

Publié le : 22/05/2018


L’horloger bisontin SMB lance une collection de montres « Patrouille de France »

Montre Patrouille de France Athos 4

La « Patate », le fameux logo de la Patrouille de France est apposé sur une nouvelle série de montres. Cette fois-ci, c’est la Société des Montres Bisontines SMB, qui a décroché le marché auprès de l’armée de l’Air.

Montre Patrouille de France Athos 4

D’ici la fin de l’année, la collection devrait compter huit modèles, un par avion Athos de la Patrouille de France. Les montres ont été dessinées par Philippe Bérard, le Président-directeur général de SMB. « C’est grâce au travail que nous avons réalisé pour Lip que nous avons été approché par l’Armée de l’Air pour la réalisation d’une collection « Patrouille de France ». L’entreprise horlogère a conclu un accord d’exploitation avec Lip depuis 2015. Comme pour la marque Lip, l’entreprise peut proposer des modèles « accessibles au plus grand nombre » et assemblés en France.

Une nouvelle qui devrait ravir les fans de la Patrouille de France. Ils sont plus de 200 000 à suivre la prestigieuse formation aérienne. Sur le site de la Patrouille de France, il est déjà possible de s’offrir des montres aux couleurs de la Patrouille de France dont les prix vont de 59 euros à 2250 euros pour le modèle dessiné par Breitling.

Désormais, les admirateurs de la Patrouille de France pourront s’offrir des montres en déboursant de 120 à 500 euros. Ces montres, assemblées à Besançon, seront vendues sur le site internet dédié à partir du 22 mai à 22 heures. Un site géré directement par la société SMB. Pour l’instant, les quatre premiers modèles sont avec des mouvements à quartz. Pour les fêtes de fin d’année, des modèles avec mouvement mécanique devraient être disponibles.

Le 29 septembre prochain, le meeting aérien de La Vèze doit accueillir la Patrouille de France qui pourrait, pour l’occasion, survoler les locaux de l’entreprise SMB !

Auteur : Isabelle Brunnarius

Publié le : 18/05/2018


Châtillon-le-Duc : Lip signe un retour gagnant

Pierre-Alain Bérard, directeur de la marque LIP

Installée dans l’agglomération bisontine, la société SMB gère la marque mythique depuis 2014. Elle devrait l’acquérir dès 2019. Soit cinq ans avant le terme du contrat signé avec le propriétaire. Car la réussite est au rendez-vous.

Pierre-Alain Bérard, directeur de la marque LIP

Ce fut la divine surprise du salon de Bâle 2015. Un secret bien gardé : le retour de la « griffe » Lip sur sa terre natale. Plus précisément, à Châtillon-le-Duc, à une poignée de kilomètres de l’ancienne usine bisontine. Chez SMB, fondée par un gestionnaire avisé, Philippe Bérard. Il a su la développer jusqu’à faire d’elle la première entreprise horlogère française par le nombre de ses salariés (120).

En 2014, en toute discrétion, le patron doubien signait un accord avec le propriétaire de la marque, un industriel du Gers. Aux termes de ce contrat, Philippe Bérard obtenait une licence d’exploitation sur dix ans, avec option d’achat.

Magasin d’usine

Codirigeant de la SMB et fils de son fondateur, Pierre-Alain Bérard l’a indiqué à notre journal ce jeudi, sur le stand de l’entreprise à Bâle : « Notre décision est prise, nous rachetons. Et nous n’attendrons pas la fin du contrat. Ce devrait être chose faite dans les dix-huit mois ».

Cette accélération du tempo montre que le « réenracinement » de Lip a réussi. Ce qui se traduit en chiffres : « On a fait 17% de hausse de notre chiffre d’affaires en 2017, et 2018 a très bien commencé, on est sur un rythme de plus 38% sur le premier trimestre », note Philippe Bérard.

Autre bonne nouvelle, l’ouverture dès le 31 mars prochain d’un « magasin d’usine » Lip au siège du bijoutier Maty à Besançon. Avec des fins de séries de la marque vendues à bon prix, « jusqu’à moins 40% ».

Par définition, ne seront pas concernées les nouveautés. Comme les « cultissimes » modèles « Mach 2000 » – mais modifiés -, inventés par le fameux designer Roger Tallon en 1975. Attention, une Tallon ne peut se transformer qu’à la marge, droits d’auteur obligent. Exemple : un bracelet métal en maille milanaise à la place du matériau d’origine : 179 euros, avec un « moteur » à quartz du suisse Ronda. Qu’en aurait dit Fred Lip ?

Auteur : Joël Mamet

Publié le : 23/03/2018


SMB assure le retour de Lip en Franche-Comté

Bannière montre LIP

SMB, une société horlogère basée à Châtillon-le-Duc (Doubs), a conclu un accord d’exploitation avec Lip. Un retour en Franche-Comté symbolique pour Lip, un défi pour SMB.

Bannière montre LIP

Nouvel épisode de la saga Lip. L’emblématique marque de montre revient en Franche-Comté, à Châtillon-le-Duc, près de Besançon (Doubs), sa ville d’origine. SMB, une PME horlogère de 120 employés, a conclu un accord d’exploitation de cinq ans, renouvelable, et avec possibilité de rachat à terme. « Notre rôle est de produire et d’assurer la distribution des montres Lip chez les horlogers-bijoutiers grâce à notre réseau de clients« , explique Philippe Bérard, le PDG et fondateur de SMB.

Lip s’était absentée de sa terre natale durant vingt-cinq ans. Les montres étaient fabriquées dans le Gers, chez MGH, sa société mère. « En 2014, MGH s’est rapproché de SMB car nous étions la seule manufacture horlogère bisontine à avoir une importante capacité de production, raconte Philippe Bérard. Nous produisons tous les modèles des séries « historiques » et « design-créateur » Lip. « 

Adapter le design

SMB ne se contente pas d’assembler les montres. Elle intervient sur le design pour les adapter au goût du jour. « Nous allons faire ce qui a été fait pour la Fiat 500 et l’Austin Mini, arrondir les formes sans dénaturer le modèle d’origine. Les modifications nécessitent l’accord de Jean-Claude Sensemat qui reste le propriétaire de Lip. Nous ne sommes que les exploitants », insiste Philippe Bérard.

SMB a réalisé 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Elle fabrique des montres pour ses marques : GO et Certus, ainsi que sous licences, avec All Blacks par exemple. Pour accueillir l’assemblage des montres Lip, la PME devra investir entre 1 et 2 millions d’euros. Pour les ateliers et l’achat des composants, mais aussi pour promouvoir la marque. « Nous avons investi 300 000 euros pour le stand de Bâle », précise le PDG.

L’entreprise a dû également modifier ses circuits de fabrication. « Nous avons davantage recours à des sous-traitants locaux. Comme Isa France, une entreprise implantée à Villers-le-Lac (Doubs), pour le module de mouvement. Nous importons d’autres éléments d’Asie, les cadrans et les écrins notamment, car il n’existe plus de producteurs en France », précise Philippe Bérard.

Le renouveau de l’horlogerie moyenne-gamme ?

Depuis 2011, l’horlogerie haut de gamme renaît en Franche-Comté avec, par exemple, la réimplantation de L.Leroy. Le retour de Lip pourrait indiquer le renouveau du marché du moyen de gamme. Dodane, une autre marque franc-comtoise, tente de revenir sur le marché en prônant le « Made in Besançon ». Pour Philippe Bérard ce n’est pas si évident : « La concurrence avec la Suisse (Swatch) et les États-Unis (Guess) reste importante« .

« Je ne suis pas le chevalier blanc de l’horlogerie franc-comtoise, je reste un chef d’entreprise soucieux des résultats« , poursuit-il. Pour que Lip réussisse son retour, il faudra, selon lui, franchir trois obstacles : la sortie de l’Apple Watch, le changement de mode de distribution – les montres Lip ont été distribuées en grandes surfaces, elles seront désormais vendues chez les bijoutiers et enfin le fait que Lip « est une marque emblématique pour les personnes de plus de 40 ans, mais je crains que pour les nouvelles générations ce nom n’évoque rien« .

Pour l’instant, SMB est en « phase de conquête« , elle convainc les réseaux de distribution. Certains y croient déjà. Les premières montres issues de ses ateliers seront commercialisées en juin 2015 chez 50 concessionnaires.

Auteur : Marine Protais

Publié le : 13/05/2015


25 ans après : la renaissance de Lip à Besançon

Bannière LIP L'avenir de LIP se dessine à Besançon

Installée à Châtillon-le-Duc dans le Grand Besançon, la société horlogère SMB fait renaître la célèbre marque de montres Lip, un quart de siècle après l’emblématique conflit social qui a marqué l’histoire et l’inconscient collectif bisontin…

Bannière LIP L'avenir de LIP se dessine à Besançon

Un peu d’histoire…

Fondée en 1867 à Besançon, l’entreprise horlogère a périclité dans les années 60, avant d’être marquée par un conflit social d’ampleur nationale et une tentative d’autogestion inédite au début des années 1970.

Charles Piaget, l’un des leaders du mythique « conflit Lip », qui eut lieu dans l’usine bisontine de 1973 à 1976, est lui aussi, satisfait de voir la marque revenir à Besançon. Même si pour cette figure du mouvement autogestionnaire français, « les Lip d’aujourd’hui ne seront plus jamais les Lip d’avant 76 ».

La marque a ensuite été rachetée en 1990 par la future Manufacture Générale Horlogère (MGH), basée dans le Gers, pour être notamment vendue dans le réseau de la grande distribution.

Redonner à Lip ses lettres de noblesse

Mais 25 ans après ce douloureux départ, Philippe Bérard, le patron de la Société des Montres Bisontines (SMB) créée en 1978, a décidé de rapatrier Lip sur ses terres d’origine. Son défi ? « Commercialiser à nouveau les montres Lip dans l’horlogerie-bijouterie » et redonner à la marque ses lettres de noblesse.

De Winston Churchill à Charles De Gaulle, les montres Lip ont donné l’heure à d’illustres personnages.

« Malgré sa présence dans la grande distribution, Lip reste une très belle marque, qui a une notoriété indiscutable et qui bénéficie d’un certain attachement des gens », relève le chef d’entreprise de 65 ans. M. Bérard a conclu avec la MGH un accord d’exploitation de la marque Lip de 10 ans, avec possibilité d’acquérir définitivement la marque si les résultats sont au rendez-vous.

« Maintenant, je mange Lip, je travaille Lip, je rêve Lip », dit M. Bérard, qui est à la tête de la plus importante entreprise horlogère de France (120 salariés, 1.5 million de montres commercialisées par an, 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014).

Dans les années 50, « Lip représentait l’excellence de l’horlogerie française en termes de taille, de savoir-faire et d’innovation », rappelle l’industriel qui espère profiter de l’engouement des clients pour les montres « vintage ». À l’époque, Lip était la manufacture horlogère la plus puissante de France avec 1 500 salariés et 300 000 montres produites par an.

Le retour des montres historiques « vintage »

Pour redorer le blason de la marque, l’industriel parie notamment sur une ligne de montres dite « historique ». Cette ligne « vintage » revisite les modèles qui ont fait la notoriété de la marque comme Himalaya, Mermoz, De Gaulle ou Churchill. Ces pièces sont équipées d’un mouvement mécanique à remontage automatique Miyota, fabriqué au Japon.

Une ligne « designer », avec des mouvements quartz fabriqués à Villers-le-Lac (Doubs), sera également commercialisée.

Comme l’assemblage des nouvelles montres Lip est réalisé à Besançon, elles bénéficient de l’attribut « Made in France » et sont frappées d’un poinçon « LIP Besançon France ».

Une cinquantaine d’horlogers-bijoutiers ont déjà passé commande auprès de SMB qui espère débuter avec environ 30 000 pièces par an, vendues entre 200 et 500 euros. Les premières livraisons sont prévues début juin.

« Lip était une marque populaire, mais d’un certain niveau, qu’on offrait à une communion par exemple. Les gens économisaient pour offrir cette montre qui avait une vraie valeur commerciale et symbolique », rappelle M. Bérard.

Et la symbolique des trois lettres est toujours vivante à Besançon, affirme Bruno Witsch, horloger depuis 25 ans chez SMB. À 14 ans, il passait tous les jours en vélo devant l’usine Lip à Besançon où il rêvait de travailler. « Puis il y a eu le conflit, le dépôt de bilan et je n’ai jamais pu y entrer », confie-t-il. « Mais 40 ans après, je fais des Lip. C’est incroyable », se réjouit l’homme désormais chargé d’assembler les prototypes des nouvelles Lip.

(Avec AFP)

Auteur : Damien Poirier

Publié le : 10/05/2015