Face au succès des montres Lip, SMB rachète la marque

Lip Dauphine vue au poignet d'Emmanuel Macron

L’horloger, qui a relancé la fabrication des montres Lip à Besançon, en 2015, a fait savoir au propriétaire de la marque exploitée sous licence qu’il souhaitait la racheter. Les ventes continuent de s’envoler.

Lip Dauphine vue au poignet d'Emmanuel Macron

Le contrat d’exploitation sous licence de la marque Lip, avec option d’achat, courait de 2014 à 2019 et était renouvelable une fois. Mais les ventes s’envolent et Philippe Bérard, le fondateur de SMB, entreprise horlogère qui emploie 125 personnes dans le Grand Besançon (Doubs), vient de faire savoir à MGH, société propriétaire de la marque basée dans le Gers, qu’il souhaitait faire jouer l’option d’achat. Rien n’est encore signé mais c’est une question de semaines, assure le président de SMB. « En 2015, je ne savais pas si la marque était sortie de la mémoire collective et je craignais qu’elle intéresse seulement quelques nostalgiques. Mais ce n’est pas le cas et il s’avère que nous avons fait ce qu’il fallait.« 

Par « ce qu’il fallait« , le dirigeant entend de grosses campagnes de publicité visant les jeunes urbains et autres « Lipsters », et qui semble avoir trouvé sa cible. Mais la montre Lip qui fait le buzz, depuis qu’Emmanuel Macron l’arbore au poignet, c’est la Dauphine, une collection plus entrée de gamme de Fred Lip. Le modèle que le président de la République a porté tout l’été faisait partie d’une sélection de Brigitte Macron pour la boutique de l’Elysée, et Emmanuel Macron l’aurait trouvé « excellente », le produit ferait un tabac dans la boutique où elle est vendue en exclusivité. SMB les envoie par séries de 300 et en a livré trois fois dans la même semaine fin novembre. La jolie cote de Lip a aussi valu à SMB de remporter le marché des montres des troupes du GIGN dont le cahier des charges demandait robustesse et technicité.

Cinq personnes recrutées

Le chiffre d’affaires de la marque est passé de 3,5 millions d’euros en 2017 à 5 millions estimés pour 2018, sur un total de 30 millions d’euros pour SMB, qui commercialise d’autres marques. L’exploitation de Lip étant sous licence, l’entreprise n’avait pas créé d’atelier spécifique mais choisi de faire travailler ses équipes ainsi qu’un sous-traitant local pour l’assemblage des montres labellisées made in France. Boîtiers et cadrans sont importés de Chine, faute de fournisseurs en France, mais le reste des composants est français, assure Philippe Bérard. « À Partir du moment où on ramenait Lip à Besançon, cette fabrication française, c’était presque obligatoire. » Cette fois, avec le rachat, SMB est en train de s’organiser pour pouvoir suivre la demande, plus forte que jamais à la veille de Noël. L’atelier horloger sera agrandi et des embauches sont prévues. En cette fin d’année 2018, cinq personnes viennent d’être recrutées.

Auteur : Monique Clemens

Publié le : 04/12/2018