L’entreprise horlogère avait relancé la fabrication des montres Lip à Besançon en 2015. Cinq ans plus tard, hors parenthèse chômage technique, la marque emblématique fait travailler 30 personnes au total.
Avec la crise du coronavirus, le fabricant de montres Lip se retrouve en chômage technique. « Nous n’avons plus aucune commande et nous avons dû stopper net« , explique Philippe Bérard, dirigeant fondateur de SMB.
Cinq ans après avoir rapatrié les montres Lip à Besançon (Doubs), son groupe commençait enfin à créer des emplois horlogers dédiés à cette marque incarnant les luttes sociales des années 1970. L’entreprise sous-traitait jusque-là l’assemblage aux Etablissements Mouche, une société horlogère du bassin d’emploi bisontin. Mieux, l’horloger positionné à l’origine sur des produits d’entrée de gamme (les marques Certus, Go, Ruckfield, entres autres) avait investi un demi-million d’euros dans un atelier spécifique en 2019.
Face au succès des montres Lip, SMB rachète la marque
Avant le confinement, dix nouveaux venus occupaient les deux parties de cet espace largement vitré et à l’atmosphère rigoureusement contrôlée. Avec d’un côté, la partie contrôle qualité et étanchéité, où des montres sont en lanternage – 24 heures sur le dos, 24 heures sur la face – pour vérifier leur étagement. Et de l’autre, travaillant sur des établis en bois de hêtre « Swiss made », des horlogers fraîchement et spécifiquement formés par l’Afpa pour occuper ces postes, avec une partie de financements régionaux.
Ventes à 85% dans l’Hexagone
« Pôle emploi avait défini un profil et sélectionné les candidats via la méthode de recrutement par simulation pour une formation sur les outils Bergeon, de conception suisse, que nous avions prévu pour l’atelier« , explique Philippe Bérard. « Sur les dix recrutements, trois ont de vrais profils d’horlogers, les autres viennent des microtechniques mais nous leur apprenons le métier, car nous avons besoin de gens précis sur la durée« , ajoute-t-il.
Après avoir eu un contrat d’exploitation sous licence, SMB avait racheté fin 2018 la marque Lip à MGH, la société du Gers qui la détenait depuis les années 1980. L’an dernier, Lip a contribué à hauteur de 5% dans les 27 millions d’euros de chiffre d’affaires de SMB, pour des ventes réalisées à 85% dans l’Hexagone, là où l’on connaît son histoire.
Avec les équipes de vente, administratives et les expéditions, « au total ce sont 30 personnes qui travaillent uniquement sur Lip aujourd’hui », assure le dirigeant, qui espère une reprise de l’activité avant l’été.
Auteur : Monique Clemens
Publié le : 21/04/2020